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Une des Paroles de l'Église Invisible
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En quoi Jésus nous a sauvés et rendus libres?

5 Janvier 2022 , Rédigé par Philippe Le Bihan Publié dans #foi, #salut, #éthique, #œcuménisme, #œuvres, #prédestination, #dogmes, #dialogue, #interreligieux, #philosophie, #œcuménique

   Le nom de Jésus signifie littéralement en hébreu «Dieu Sauve», et de fait Jésus est le Messie, donc le sauveur, et on rajoute même dans la théologie protestante que Jésus nous a rendus libres. Pourquoi et en quoi?

   De fait, lorsqu'on pense "croire en Dieu", ce qui est différent disons-le tout de suite de "croire en une religion", on pense pour la majorité de nos contemporains malheureusement "asservissement, soumission, perte de liberté". Or, justement, Jésus le Christ est venu nous apprendre que croire en Dieu, avoir la Foi, c'est gagner en Liberté! En fait cela ne commence pas avec Jésus, même si c'est bien lui qui en tant que Messie vient l'accomplir, mais est relaté dès les Prophètes de l'Ancien Testament (la Bible Hébraïque), et on citera entre autres Isaïe (Ésaïe).

   Ainsi le prophète Isaïe relate que le Messie viendra «libérer les épaules du peuple d'Israël d'un lourd fardeau». De quel fardeau parle-t-il? Ce "fardeau" est explicité dans la Torah elle-même. En effet, Dieu y déclare au peuple juif: «je ne vous ai donné que dix Commandements mais vous n'avez pas été capables de les suivre, aussi je chargerai vos épaules d'un lourd fardeau»il s'agit des un peu plus de six cent (600) autres Lois de la Torah.

   Voilà ce dont Jésus vient alléger les épaules du peuple juif, pour ne garder que les Dix Commandements primitifs résumés en les très sages "deux Lois d'Amour": amour de Dieu et amour de l'Autre.

   Mais Jésus ne vient pas que libérer le Peuple Juif, il vient libérer l'Humanité toute entière toujours selon ce qui est prophétisé par Isaïe. Ce qui permet à l'Apôtre Paul de déclarer que «désormais il n'y a plus ni juifs ni païens, ni maîtres ni esclaves, ni hommes ni femmes»! Il n'y a plus que l'Humanité, une et indivisible.

   En ce sens donc, il n'y a plus non plus «ni chrétiens ni non-chrétiens»; l'enseignement de Jésus impose qu'il n'y ai plus de distinction entre un humain et un autre et en ce sens nous rend égaux.

   À tel point vrai que cette base inamovible des dix commandements (les dix paroles) se trouve être présente jusqu'à dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, pourtant écrite sous une époque on ne peut plus anti-cléricale et athée. Tous ces Droits Humains fondamentaux dérivent directement de l'universalité des dix commandements bibliques (que l'on trouvera en Exode chapitre 20, versets 3 à 17 inclus). Les Droits Humains ratifiés à l'ONU et écrits sous la période de la Révolution Française sont une liste allongée du résumé universel qu'en constituent les Dix Commandements bibliques du judéo-christianisme!

   On peut donc le dire, l'ère chrétienne entendue non comme institution religieuse mais comme rapport entre êtres humains entre eux est de facto réalisée et indépassable sauf à retourner en arrière, à dévoluer plutôt qu'évoluer.

   En ce sens, Jésus nous a rendus libres; qui plus est, Jésus étant envoyé par Dieu, c'est Dieu qui nous a rendus libres.

   À tel point que je suis également libre de croire ou de ne pas croire en Dieu, ou de ne pas le respecter même si je crois qu'il existe. Cette Liberté absolue de l'Humanité, d'abord en tant que Peuple Juif ensuite en tant que Peuples de Toutes Nations, n'est pas seulement inscrite dès le christianisme, dès Jésus-Christ, mais est relatée par les Prophètes eux-mêmes.

   C'est de cette liberté que naît "l'appel et l'attente de Dieu" envers chaque humain, chaque être, pris individuellement. Dieu nous appelle, il attend que nous choisissions de répondre favorablement à cet appel.

   Donc, on le voit, croire en Dieu est loin d'être un asservissement mais au contraire est signe de notre Liberté acquise en Jésus-Christ!

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Repenser l'abattage halal et casher à l'heure de leur interdiction à Bruxelles

19 Octobre 2021 , Rédigé par Philippe Le Bihan Publié dans #dialogue, #foi, #interreligieux, #éthique

   Bruxelles, après la Flandre et la Wallonie, s'apprête à se pencher sur l'interdiction de l'abattage halal et casher; en fait de "l'abattage rituel".

   Mais abattage casher ou halal n'est pas exactement la même chose que le rituel et ça il semble que tant les juifs que les musulmans ne l'ont pas encore compris. Pourtant il faudra bien arriver à distinguer les deux, en tout cas en Belgique, au risque de devoir faire de l'importation depuis la France ou l'Allemagne.

   En quoi halal et casher se distinguent-ils de l'abattage rituel? Parce que "rituel" signifie dans le but "d'exercer un rite", ici celui du sacrifice. Or il n'est nullement écrit (au contraire même pour le judaïsme) qu'il ne faille consommer que des animaux sacrifiés. Par ailleurs ledit sacrifice peut être remplacé par des actes de charité, c'est-à-dire n'est pas une obligation religieuse stricte. Alors que manger halal ou casher est bien lui une obligation religieuse stricte.

   Mais qu'est-ce qui défini le casher ou le halal? Ce n'est évidemment pas la même chose que le sacrifice. Il n'y a que deux conditions à remplir: le non-étourdissement et le non-étouffement (sur ce dernier point il existe une exception hors textes sacrés, j'y reviendrai en fin d'article). L'égorgement, qui effectivement fait agoniser inutilement l'animal pendant six minutes environ, n'est pas une condition nécessaire du halal ou casher. Et de fait.

   Car il existe d'autres moyens d'abattre un animal sans étourdissement que de l'égorger. Plus rapidement, plus efficacement, donc plus humainement même que l'abattage industriel qui ne fait que considérer l'animal vivant comme une matière première à transformer en viande morte et consommable.

   Je pense par exemple à une balle dans la tête, ce qui reste quand même plus humain que la guillotine que l'on utilisait pendant la Révolution Française.

   Je pense donc que ce débat récent (et aux relents de racisme je l'admets) sur l'abattage casher et halal doit être l'occasion pour les musulmans et les juifs de relire les textes sacrés (sans avoir à les réécrire) afin de percevoir comment continuer à pouvoir pratiquer leurs prescriptions en matière de table tout en respectant les sensibilités de la société civile et les lois qui en sont issues.

   Enfin, comme promis à propos du "non-étouffé", on a appris au XIXe Siècle qu'un poisson retiré de l'eau, pêché, mourait de facto étouffé puisqu'il respire l'oxygène de l'eau à travers ses branchies et ne sait respirer l'oxygène de l'air.

   De quoi relativiser un peu...

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   Mais tout cela ne peut en aucun cas faire rire le chrétien (ni le laïcard ou athéiste non plus d'ailleurs s'il a lu les récentes découvertes archéologiques quant au développement du cerveau spécifiquement humain par rapport à celui du singe).

   Car, croyez-vous qu'une fois l'abattage casher et halal interdits, Gaïa et autres allumés vont s'arrêter en si bon chemin? Non, et cela a déjà commencé par ailleurs; par après ils s'en prendront à l'abattage occidental industriel. Car, dans leur logique, un animal tué est un tué de trop. Ils sont du genre (et c'est réel, à peine caricatural): «vous n'avez pas des croquettes au falafel bio pour mon chat ou mon chien?».

   Et cela me rappelle une très vieille histoire écrite il y a plus de trois millénaire maintenant. C'est au Livre de la Genèse, chapitre 4 versets 3 à 8 inclus. Caïn et Abel. À se demander parfois si l'Ancien Testament raconte une histoire passée et révolue ou une réalité du présent voire du futur.

   Caïn et Abel. Abel l'éleveur d'animaux, et celui qui en mange, offrant un sacrifice d'agneau au Seigneur et qui plût à ce dernier. Caïn le cultivateur, celui qui ne mange que des légumes, offrant un sacrifice de produits de la terre mais qui ne trouve pas grâce. Et ensuite? Ensuite, Caïn le végétarien tue Abel le carnivore!

   Prophétie ou histoire ancienne? Quand l'alpha et l'oméga, le début et la fin, la Genèse et l'Apocalypse ne font plus qu'un je crois qu'on peut dire que «les Temps sont accomplis»!

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Pour une sauvegarde de la prière du Notre Père

14 Octobre 2021 , Rédigé par Philippe Le Bihan Publié dans #dogmes, #foi, #salut, #œuvres

   Il y a quelques années déjà le Pape François décidais de modifier une partie certes limitée mais néanmoins faisant sens de la prière du Notre Père.

   Pour rappel, voici l'ancienne version, celle qui a mes yeux aurait dû être conservée (et j'expliquerai pourquoi après), avec le passage modifié en gras:

   «Notre Père qui êtes aux Cieux, que votre Nom soit sanctifié, que votre règne vienne, que votre volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel. Donnez-nous aujourd'hui notre pain [spirituel] de ce jour, pardonnez nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés, et ne nous soumettez pas à la Tentation mais au contraire délivrez-nous du Mal; car c'est à vous qu'appartiennent le Règne, la Puissance et la Gloire, pour les siècles des siècles, Amen».

   J'écrivais donc que ce passage en gras, récemment transformé en «ne nous laissez pas tomber en tentation», a tout son sens biblique, et l'enseignement de Jésus est basé sur cette même Bible.

   Si l'on peut admettre que Dieu n'est pas le Tentateur, la Tentation, le Mal et que donc il ne saurait nous y "soumettre" dans le sens de "soumis à la question" comme on pouvait l'être par l'Inquisition, néanmoins je reviens ici sur un Livre de l'Ancien Testament très important pour nous éclairer ici: le Livre de Job.

   Qu'y est-il conté? Que Satan, l'ange déchu, se promène au Royaume des Cieux pour y rencontrer Dieu; qu'il y discute avec Dieu et à égalité avec Dieu de la dévotion et des multiples actions de grâce de Job envers le Seigneur et suggère que cela n'est peut-être pas étranger à sa condition plus que confortable sur Terre. Satan propose ensuite à Dieu de lui permettre de "tester", "de lui soumettre" Job. Ce que Dieu accepte.

   Donc, en le Livre de Job, on voit bien Dieu qui soumet Job au Tentateur, à la Tentation donc, dit au féminin.

   À la limite, si on voulait absolument remplacer cette partie de la prière il serait plus juste de prier «ne permettez pas que nous soyons soumis à la Tentation»; car pour ce qui est de ne pas y tomber je dirais que ça c'est notre propre boulot.

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Arius au travers d'une comparaison des Livres de la Sagesse de Salomon, du Siracide (Ecclésiastique) et Évangile de Jean

7 Octobre 2021 , Rédigé par Philippe Le Bihan Publié dans #dogmes, #foi, #dialogue, #interreligieux

   Une chose est remarquable, pour trancher le débat initié par Constantin (Arius ne faisant que défendre l'avis majoritaire du christianisme primitif de l'époque), c'est l'extraordinaire ressemblance entre les contenus du Livre de la Sagesse de Salomon, du Siracide (ou Livre de l'Ecclésiastique) et du prologue poétique de l'Évangile de Jean.

   Malheureusement les protestants, habitués à la lecture de la Bible, ne disposent pas dans leurs bibles de ces deux premiers livres cités de l'Ancien Testament dans la mesure où ils ne font pas partie de la Bible canonique Hébraïque. Quant aux catholiques romains, qui les ont inclus dans leur canon biblique, ils n'ont tout simplement pas l'habitude de lire la Bible! Ce qui explique que l'on se base sur la tradition nouvelle initiée par Constantin et qui dure maintenant depuis plus d'un millénaire-et-demi. Jésus doit être Dieu fait chair puisqu'on l'a toujours dit...

   Pourtant force est de constater que le seul évangile (mais qui seulement dans son prologue) qui l'affirme, celui de Jean: «Au commencement était la Parole, la Parole était avec Dieu, la Parole était Dieu et la Parole a pris chair», n'est qu'un copier-coller d'un écrit à peine plus récent, datant de vers -30 avant Jésus-Christ, écrit à l'origine en grec (ce qui explique qu'il ne fasse pas partie de la Bible Canonique Hébraïque) mais traduit en araméen et en hébreu assez rapidement et qui s'est répandu très largement dans les différents milieux juifs du bassin méditerranéen (et dont donc Jean avait certainement pris connaissance).

   Il s'agit du Livre de la Sagesse (de Salomon), pouvant être résumé au chapitre 9 verset 9 également; et qui est confirmé au chapitre 1 verset 1 du Siracide (ou Livre de l'Ecclésiastique; à ne pas confondre avec le Livre de l'Ecclésiaste qui lui est hébraïquement canonique). En effet, ce livre de la Sagesse peut s'exprimer ainsi: «Au commencement était la Sagesse, elle était avec Dieu, elle était Dieu et elle pris chair de Salomon». On voit bien le parallèle lorsqu'on lit ce Livre en entier.

   Pourtant il n'est venu à l'esprit d'aucun juif de qualifier pour autant Salomon de «Dieu fait chair», de même que cela ne vient à l'esprit d'aucun chrétien et de même qu'il ne venait pas à l'esprit du christianisme primitif de qualifier Jésus de Dieu fait chair.

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Quel est le propre de l'Humain?

22 Septembre 2021 , Rédigé par Philippe Le Bihan Publié dans #philosophie, #prédestination, #œuvres, #éthique

   Quel est le propre de l’Humain ? D’abord en tant qu’unité mais aussi en tant que groupe social ? C’est une question que je me pose depuis longtemps. J’avais à ce propos sorti une petite blague : « l’Homme est un Singe qui croit en Dieu, le jour où il cessera d’y croire et que les singes commenceront à y croire ce sera la planète des singes » ! Pourtant tout n’est pas si simple.

   En tant que groupe social, rien ne semble distinguer l’être humain des autres animaux sociaux, qu’ils soient peu sociaux ou très sociaux. Du moins dans les attitudes primaires et premières de l’Humanité.

   L’être humain a conscience d’un Transcendant, qu’il soit croyant ou athée. C’est-à-dire qu’il a conscience que, contrairement à ce qu'affirment certains penseurs, l’Homme n’est pas la mesure de toutes choses mais doit, afin de continuer à vivre en société, obéir à une mesure le dépassant, le transcendant.

   Cela se manifeste visiblement par des interdits. Ne pas tuer un autre humain, ne pas le manger, puis des interdits moins basiques tels que ne pas voler, ne pas mentir, etc. Bien évidemment ces interdits ne sont pas forcément respectés mais lorsqu’ils ne sont pas respectés on sait, ou plutôt on « sent », que cela sort de la normalité de la vie de tous les jours, que cela est une forme de transgression.

   Ainsi s’il s’impose que l’on ne doit pas tuer son semblable, on le fera néanmoins en cas de guerre ou de peine de mort. Et le fait que l’on sente plus que l’on ne sache que cela est une transgression se révèle dans le fait qu’on laissera cette tâche à une « caste » spécialement conçue pour cela : les guerriers (militaires de nos jours) et les bourreaux.

   Ces notions transcendantes de respect de certains interdits ne proviennent pas nécessairement d’un rapport aux mondes invisibles, à des divinités, mais peut très bien s’accommoder, comme c’est le cas de nos jours pour une bonne partie du monde occidental, de l’athéisme le plus total. Point n’est besoin d’un dieu pour qu’il y ait religion (« liens interindividuels » au sens strict), les Droits de l’Homme, les Lois de la Nation, les idéologies peuvent parfaitement faire l’affaire.

   Mais ce transcendant est-il vraiment constitutif de l’être Humain ? Certes nous en avons conscience. Mais les animaux, à quelques exceptions près, n’obéissent-ils pas aux mêmes interdits ? Un crocodile ne mangera et ne tuera jamais un autre crocodile. Les luttes pour le monopole de la reproduction chez les animaux ne se soldent par la mort d’un adversaire qu’en cas d’accident, etc.

   En fait, cette notion de transcendant est constitutive du lien social plus que de l’Humanité en général. On peut imaginer un humain s’affranchir totalement de toute limite, évacuer son « surmoi », ne plus rien respecter. De facto si tous les humains le feraient ce serait la fin du genre humain, de toute civilisation humaine.

   N’empêche qu’un humain le faisant n’en resterait pas moins humain. Alors que reste-t-il pour le distinguer de l’animal ?

   L’être humain, nous pouvons le constater tous les jours, fait des quantités innombrables de choses strictement inutiles d’un point de vue animal !

   J’en viens à me demander si par hasard la caractéristique de l’être humain ne serait-elle pas cette capacité à l’inutilité ? Car voit-on même des dauphins, réputés comme les plus intelligents des mammifères après l’humain, se mettre en rond autour de deux ou trois autres dauphins qui joueraient à un jeu ou à une pièce de théâtre ?

   C’est à mon avis dans ce sens qu’il faudrait creuser la question.

   Par ailleurs l’une des meilleures preuves de cette caractéristique de l’être humain à l’inutilité biologique de la plupart de ses activités est le sexe-plaisir plutôt que le sexe-reproduction. L’humain a des rapports sexuels non à des fins uniquement reproductives mais également à des fins récréatives, mêlées de divers sentiments.

   Paradoxalement l’Église, en édictant le dogme des relations sexuelles à des seules fins reproductives, rabaisse ainsi l’humain à son statut d’animal primitif. À noter par ailleurs que ni dans la Torah, ni dans les Évangiles ou même Épîtres, ni dans le Coran il n’est ordonné à l’être humain de n’avoir des relations sexuelles qu’à des fins reproductives.

   Et les stratégies de sexe-plaisir sans fins reproductives ont existé de tous temps, ne fut-ce que par l’observation des lunaisons en lien avec les menstruations féminines (les règles) afin de déterminer les moments propices à une liaison sans risque de grossesse…

   On pourra me faire la remarque, et je me la fais moi-même, que cette propension aux activités inutiles n’est pas tellement caractéristique de l’humain que cela. Elle est certes caractéristique de l’intelligence : plus une espèce animale est intelligente plus elle se livrera à des activités biologiquement inutiles.

   Ainsi les dauphins jouent, et certains singes notamment asiatiques semblent se livrer à des danses qui ne sont pas dictées par l’utilité d’attirer mâles ou femelles.

   Mais le fait est que l’Humain est le seul être à prendre ces activités inutiles très au sérieux ! Pour preuve le statut social de ceux qui se livrent à des jeux.

   Déjà le professeur de philosophie Jean-Jacques Wunenburger note le rôle prépondérant du jeu dans les sociétés humaines primitives via les jeux sacrés, c’est-à-dire l’ensemble des rites qui entourent les pratiques liturgiques (cf. « Le Sacré » aux éditions PUF Que sais-je ? n°1912) et décrit comment même « athéisés », dirais-je, ces jeux gardent un aspect sacré.

   En effet, combien de délits (pouvant aller jusqu’au meurtre) commis autour de simples matches de football ? Et pour reparler du statut social privilégié de ceux qui accomplissent des jeux face à des spectateurs prenant cela très au sérieux, et bien ce statut est nettement plus élevé que celui qui dans la société remplit des fonctions directement utiles telles celle d’avoir la responsabilité de nourrir les 7 milliards d’individus vivant sur Terre.

   Donc la caractéristique humaine est de faire de l’inutile et, plus encore, d’élever cet inutile au rang de chose extrêmement sérieuse ; plus sérieuse que l’utile même.

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