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Une des Paroles de l'Église Invisible

predestination

Sur le conflit en Terre-Sainte

8 Octobre 2023 , Rédigé par Philippe Le Bihan Publié dans #dialogue, #interreligieux, #dogmes, #foi, #philosophie, #prédestination, #éthique, #œuvres

   Ce Shabbat du 7 octobre 2023 a été marqué par une attaque du Hamas contre Israël. On remarquera d'abord que dans le conflit israélo-palestinien jamais rien, ni côté Palestine ni même côté Israël, n'a jamais été obtenu par la violence. Yasser Arafat a obtenu ce qu'il désirait, du moins un large début à ce qu'il voulait, lorsqu'il s'est arrêté de perpétrer des actes de guerres. Idem pour Yitzhak Rabbin côté israélien.

   D'où ma question: «Gaza méritait-elle son statut d'indépendance acquis par la Paix et la volonté pacifique de Ariel Sharon si c'était pour dès cela fait obéir aux ordres meurtriers du Hamas?», et, autre question: «le Hamas est-il un mouvement musulman, c'est-à-dire respectant le Coran?»...

   En effet dès la Sourate V ("La Table Servie (Al-Ma'Ida)") au verset 8 on peut lire ceci: «[...] Que la haine éprouvée pour un Peuple ne vous pousse pas à commettre des injustices à son égard. [...]». Putain, comment le savons-nous? La question est plutôt comment ne le savent-ils pas? C'est que les religions sont instrumentalisées à des fin de contrôles (politiques et commerciaux, légaux et illégaux) et que donc on ne s'intéresse pas à propager les Textes dans leur Entier mais seulement à y soutirer des Extraits qui justifient les Chefs qui veulent contrôler les autres.

   Mais il est vrai que dès les débuts du Monothéisme, la Religion est devenue instrument de Contrôle et non plus matière à Philosopher. Le Prophète Muhammad lui-même qualifie cette dernière attitude de «ceux qui font de la religion un jeu».

   De telle sorte que si l'on trouve à l'ULB (Université Libre de Bruxelles) des professeurs qui déclarent d'emblée que «Jésus n'a pas existé» (alors qu'il y a des traces littéraires et historiques de son passage sur Terre par des chroniqueurs tels Flavius, hors Bible, ou Luc, dans la Bible, ce dernier étant avant tout un chroniqueur historique de son époque qui se convertira au christianisme), mais ne se posent pas la question essentielle de savoir si Moïse a réellement existé, lui dont on ne trouve nulle trace dans aucunes civilisations voisines et dont même les Rabbins libéraux remettent en cause l'existence.

   De fait la première trace dans une civilisation voisine d'un personnage de la Bible Hébraïque est celle du Roi Jéroboam; un peu avant David donc.

   C'est dire si l'établissement de la Terre d'Israël en tant que territoire d'un "Peuple Élu" est éminemment un usage politique de la religion. La chose à retenir du Judaïsme étant que «la Sion véritable est la Sion Céleste; la Cité de Dieu»! Et évidemment il y aura beaucoup de gens d'apparence, de culture, de langue, d'époque et de religion différentes dans la Sion Céleste. D'où l'utilité de la Sion Terrestre, Israël ou la Judée, pour nous apprendre à partager un espace commun entre gens différents. Si déjà nous ne savons pas le faire ici, qu'en sera-t-il dans l'autre Monde?

   Enfin, je tiens à noter que «la Palestine est un nom latin d'un territoire occupé Romain et non un nom arabe». C'était important je crois à rappeler.

   Maintenant que j'ai signalé le plus important à mes yeux, j'espère que nous apprendrons à relativiser sur l'importance supposée de ce conflit: ce conflit est très important pour ceux qui cherchent à détenir une position de Chefs d'État (Palestinien ou Israélien), mais est très nocif pour tous ceux qui considèrent ce pays comme une Terre Sainte!

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Noël: la réalisation de la promesse divine

2 Octobre 2022 , Rédigé par Philippe Le Bihan Publié dans #foi, #prédestination, #salut, #œuvres

Noël: la réalisation de la promesse divine

Article complété ce 02/10/2022 en fin d'article.

   Ce 24 décembre au soir nous allons, malgré les situations difficiles dues aux trop nombreuses guerres, fêter Noël. Tout d'abord non, Noël n'est pas la fête d'un gros à la barbe blanche et habillé tout en rouge qui passe son temps à faire les cheminées, ni la fête des confiseurs ou chefs étoilés.

   C'est la réalisation d'une promesse divine se réalisant, comme prévu par la naissance du Messie, du Christ, Jésus («Dieu sauve»). Quelle est cette promesse de Dieu? Faire naître un fils d'une vierge? Même si Isaïe (Ésaïe) prophétise bel et bien qu'il doit en être ainsi du Sauveur (cf. Is 7.14-15), il ne s'agit évidemment pas de la promesse divine à proprement parler dans sa seule dimension.

   Cette promesse ne concerne pas que le Peuple Juif, car comme nous pouvons le lire en Is 8.23: Mais les ténèbres ne règneront pas toujours sur la terre où il y a maintenant des angoisses: Si les temps passés ont couvert d'opprobre le pays de Zabulon et le pays de Nephtali, les temps à venir couvriront de gloire la contrée voisine de la mer, au-delà du Jourdain, le territoire des païens.

   On lira avec grande émotion cette promesse en Is 8.23-9.6.

   Un Sauveur est né. Il est venu sauver les juifs en premier, certes, et les Évangiles le rappellent, mais surtout il est venu ouvrir l'Alliance à l'ensemble de l'Humanité et non plus à un seul Peuple en particulier!

   C'est pourquoi on retrace cette nuit du 24 décembre, ou les jours de l'Avent, le récit de ces "Rois Mages", figures des Rois des pays païens, venus adorer le Christ en suivant une étoile qui, elle, est l'emblème de la Royauté de Jésus.

   À partir de maintenant nous avons le devoir de suivre les enseignements de Jésus, qui sont enseignements de Dieu, qui sont répétition des Dix Commandements (ou Décalogue), nous tous, juifs et non-juifs. Car Dieu nous a tous choisis pour participer à sa gloire dans le futur avènement du Royaume de Dieu!

Complément:

   Il convient ici de retracer l'historicité biblique (bible hébraïque canonique) des alliances entre le Seigneur et les humains. Car il n'y a pas seulement deux alliances, l'une ancienne avec le Peuple Hébreu et l'autre nouvelle avec l'Humanité.

   En fait, si on lit attentivement, l'Ancien Testament (ou «Livre de l'Ancienne Alliance») ne raconte en rien une alliance unique. Elle raconte deux alliances et prophétise non pas une Nouvelle Alliance (Nouveau Testament), mais bien le retour aux origines de la vraie première alliance.

   Quelle est la vraie première alliance? Avec qui le Seigneur la conclut-il? Avec Adam et Ève! Même après leur péché de désobéissance au Seigneur (avoir mangé du fruit interdit). Et de fait pour être peiné par une trahison, il faut aimer celui ou ceux qui vous ont trahi. Donc le Seigneur, on peut le lire, ne condamne pas vraiment le couple d'Ève et Adam, il les place à l'écart de toutes autres tentations en les plaçant dans le Monde, en dehors de l'Éden. Mais, ce faisant, il conclut sa première alliance avec l'ensemble des descendants d'Ève et Adam! Là est la Vraie Première Alliance. On peut la qualifier, et cela se vérifiera avec la seconde alliance avec Noé et ses descendants (tous donc encore une fois toute l'Humanité), d'Alliance de Pénitence.

   L'Alliance avec Abraham est plus complexe: elle concerne en fait non une descendance physique mais une descendance spirituelle, c'est l'Alliance de Dieu avec tous ceux qui comme Abraham ont cru au Dieu Unique Créateur. Cela s'exprime en une Troisième Alliance, concrétisée avec Moïse, l'Alliance d'avec le Peuple Juif. C'est l'Alliance de Promesse (du Pardon).

   Ce Peuple Hébreu, Juif de religion, est celui promis et destiné à sauver l'Humanité entière. L'humanité ne sera sauvée que par ce peuple juif, tant et sit bien que le Messie du christianisme naît parmi ce peuple juif et est lui-même juif. C'est par l'Alliance de Promesse établie avec les juifs que se réalise le Retour à la Première Alliance (Nouveau Testament) pour l'ensemble de l'Humanité, les descendants d'Adam et Ève.

   Tant et si bien que Jésus, dans la théologie chrétienne, est qualifié de "figure de l'Adam pardonné". Et de fait Jésus-Christ réalise ce qui était prophétisé par les Prophètes du judaïsme: l'Alliance de Pardon.

   Comme on s'en aperçoit, chaque alliance particulière était nécessaire, reste nécessaire, reste d'actualité pour rendre palpable l'Histoire de la Relation entre le Seigneur et l'Humanité...

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La Passion ou l'expérience d'être rejeté par ceux qu'on aime

15 Avril 2022 , Rédigé par Philippe Le Bihan Publié dans #foi, #dialogue, #interreligieux, #œcuménique, #œcuménisme, #philosophie, #salut, #prédestination, #éthique, #œuvres

   Ce Vendredi 15 Avril 2022, toutes les Églises Chrétiennes commémorent La Passion du Christ, la crucifixion de Jésus, sa mise à mort après un procès biaisé et préparé de longue date (dès le début de son Ministère, de sa Mission de Messie envoyé par Dieu pour nous sauver).

   Dans cette dernière phrase mise entre parenthèse se trouve une signification ultime et universelle de la crucifixion.

   Jésus a été classé au rang de renégat, de traître, de coupable, de contre faiseur, de menteur, de bandit, et a été jugé et mis à mort par ceux-là même qu'il aimait! Peut-on imaginer ce que cela fait d'être rejeté et tué par ceux-là même que l'on aime? Or, justement, cette expérience est universelle et principalement pour les pauvres.

   En effet, «Dieu créa l'Humain à son image, il le créa Homme et Femme» comme écrit dans la Genèse; c'est-à-dire que l'homme se cherche tout naturellement un complément féminin, est attiré par la femme. Or, depuis la Révolution Industrielle (Française même puisque c'est elle qui l'a initiée), il existe un poor-men-bashing de la part des femmes, une tendance instituée par l'enseignement, les médias, la culture, au darwinisme social rabaissant l'homme pauvre au rang d'en quelque sorte "intouchable hindou".

   Un homme pauvre, sans avenir et même pas artiste de rue les poches pleines de drogues («bitch on the men with drugs, it's usual since the sixties»), peut de ce fait avoir ressenti cette expérience universelle du rejet et même parfois de la condamnation par celles-là même qu'il aime; à ce point universelle que le philosophe humaniste existentialiste Jean-Paul Sartre l'a abordé (au sujet du poor-men-bashing) dans un livre, une pièce de théâtre en fait, intitulé "La Putain Respectueuse".

   Pour ma part c'est du vécu. Mais il faut bien savoir que dans mon cas je l'ai bien cherché: j'ai rejeté le Dieu d'Abraham, Créateur de l'Univers Visible et Invisible, bien avant de connaître le rejet de la part des femmes.

   De par cette expérience du rejet féminin, je ne peux qu'imaginer ce que Jésus-Christ a pu ressentir en étant rejeté et en subissant le coup monté contre lui permettant à ceux-là même qu'il aimait de le crucifier.

   De cette leçon on en imagine tout autant ce que Dieu lui-même doit ressentir lorsqu'il est rejeté par l'une de ses créatures, en premier Iblis (l'Ange Déchu ou Satan), ensuite l'Humain. Mais comme l'explique le Livre de la Sagesse de Salomon (pas présent dans la Bible Protestante), Dieu aime toutes ses Créatures sinon il ne les aurait pas créées et appelle chacune d'elle à revenir à lui sans relâche.

   Dieu attend de nous une réponse d'Amour, parce qu'il nous aime, telle est il me semble la leçon de cette Passion du Christ...

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En quoi Jésus nous a sauvés et rendus libres?

5 Janvier 2022 , Rédigé par Philippe Le Bihan Publié dans #foi, #salut, #éthique, #œcuménisme, #œuvres, #prédestination, #dogmes, #dialogue, #interreligieux, #philosophie, #œcuménique

   Le nom de Jésus signifie littéralement en hébreu «Dieu Sauve», et de fait Jésus est le Messie, donc le sauveur, et on rajoute même dans la théologie protestante que Jésus nous a rendus libres. Pourquoi et en quoi?

   De fait, lorsqu'on pense "croire en Dieu", ce qui est différent disons-le tout de suite de "croire en une religion", on pense pour la majorité de nos contemporains malheureusement "asservissement, soumission, perte de liberté". Or, justement, Jésus le Christ est venu nous apprendre que croire en Dieu, avoir la Foi, c'est gagner en Liberté! En fait cela ne commence pas avec Jésus, même si c'est bien lui qui en tant que Messie vient l'accomplir, mais est relaté dès les Prophètes de l'Ancien Testament (la Bible Hébraïque), et on citera entre autres Isaïe (Ésaïe).

   Ainsi le prophète Isaïe relate que le Messie viendra «libérer les épaules du peuple d'Israël d'un lourd fardeau». De quel fardeau parle-t-il? Ce "fardeau" est explicité dans la Torah elle-même. En effet, Dieu y déclare au peuple juif: «je ne vous ai donné que dix Commandements mais vous n'avez pas été capables de les suivre, aussi je chargerai vos épaules d'un lourd fardeau»il s'agit des un peu plus de six cent (600) autres Lois de la Torah.

   Voilà ce dont Jésus vient alléger les épaules du peuple juif, pour ne garder que les Dix Commandements primitifs résumés en les très sages "deux Lois d'Amour": amour de Dieu et amour de l'Autre.

   Mais Jésus ne vient pas que libérer le Peuple Juif, il vient libérer l'Humanité toute entière toujours selon ce qui est prophétisé par Isaïe. Ce qui permet à l'Apôtre Paul de déclarer que «désormais il n'y a plus ni juifs ni païens, ni maîtres ni esclaves, ni hommes ni femmes»! Il n'y a plus que l'Humanité, une et indivisible.

   En ce sens donc, il n'y a plus non plus «ni chrétiens ni non-chrétiens»; l'enseignement de Jésus impose qu'il n'y ai plus de distinction entre un humain et un autre et en ce sens nous rend égaux.

   À tel point vrai que cette base inamovible des dix commandements (les dix paroles) se trouve être présente jusqu'à dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, pourtant écrite sous une époque on ne peut plus anti-cléricale et athée. Tous ces Droits Humains fondamentaux dérivent directement de l'universalité des dix commandements bibliques (que l'on trouvera en Exode chapitre 20, versets 3 à 17 inclus). Les Droits Humains ratifiés à l'ONU et écrits sous la période de la Révolution Française sont une liste allongée du résumé universel qu'en constituent les Dix Commandements bibliques du judéo-christianisme!

   On peut donc le dire, l'ère chrétienne entendue non comme institution religieuse mais comme rapport entre êtres humains entre eux est de facto réalisée et indépassable sauf à retourner en arrière, à dévoluer plutôt qu'évoluer.

   En ce sens, Jésus nous a rendus libres; qui plus est, Jésus étant envoyé par Dieu, c'est Dieu qui nous a rendus libres.

   À tel point que je suis également libre de croire ou de ne pas croire en Dieu, ou de ne pas le respecter même si je crois qu'il existe. Cette Liberté absolue de l'Humanité, d'abord en tant que Peuple Juif ensuite en tant que Peuples de Toutes Nations, n'est pas seulement inscrite dès le christianisme, dès Jésus-Christ, mais est relatée par les Prophètes eux-mêmes.

   C'est de cette liberté que naît "l'appel et l'attente de Dieu" envers chaque humain, chaque être, pris individuellement. Dieu nous appelle, il attend que nous choisissions de répondre favorablement à cet appel.

   Donc, on le voit, croire en Dieu est loin d'être un asservissement mais au contraire est signe de notre Liberté acquise en Jésus-Christ!

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Quel est le propre de l'Humain?

22 Septembre 2021 , Rédigé par Philippe Le Bihan Publié dans #philosophie, #prédestination, #œuvres, #éthique

   Quel est le propre de l’Humain ? D’abord en tant qu’unité mais aussi en tant que groupe social ? C’est une question que je me pose depuis longtemps. J’avais à ce propos sorti une petite blague : « l’Homme est un Singe qui croit en Dieu, le jour où il cessera d’y croire et que les singes commenceront à y croire ce sera la planète des singes » ! Pourtant tout n’est pas si simple.

   En tant que groupe social, rien ne semble distinguer l’être humain des autres animaux sociaux, qu’ils soient peu sociaux ou très sociaux. Du moins dans les attitudes primaires et premières de l’Humanité.

   L’être humain a conscience d’un Transcendant, qu’il soit croyant ou athée. C’est-à-dire qu’il a conscience que, contrairement à ce qu'affirment certains penseurs, l’Homme n’est pas la mesure de toutes choses mais doit, afin de continuer à vivre en société, obéir à une mesure le dépassant, le transcendant.

   Cela se manifeste visiblement par des interdits. Ne pas tuer un autre humain, ne pas le manger, puis des interdits moins basiques tels que ne pas voler, ne pas mentir, etc. Bien évidemment ces interdits ne sont pas forcément respectés mais lorsqu’ils ne sont pas respectés on sait, ou plutôt on « sent », que cela sort de la normalité de la vie de tous les jours, que cela est une forme de transgression.

   Ainsi s’il s’impose que l’on ne doit pas tuer son semblable, on le fera néanmoins en cas de guerre ou de peine de mort. Et le fait que l’on sente plus que l’on ne sache que cela est une transgression se révèle dans le fait qu’on laissera cette tâche à une « caste » spécialement conçue pour cela : les guerriers (militaires de nos jours) et les bourreaux.

   Ces notions transcendantes de respect de certains interdits ne proviennent pas nécessairement d’un rapport aux mondes invisibles, à des divinités, mais peut très bien s’accommoder, comme c’est le cas de nos jours pour une bonne partie du monde occidental, de l’athéisme le plus total. Point n’est besoin d’un dieu pour qu’il y ait religion (« liens interindividuels » au sens strict), les Droits de l’Homme, les Lois de la Nation, les idéologies peuvent parfaitement faire l’affaire.

   Mais ce transcendant est-il vraiment constitutif de l’être Humain ? Certes nous en avons conscience. Mais les animaux, à quelques exceptions près, n’obéissent-ils pas aux mêmes interdits ? Un crocodile ne mangera et ne tuera jamais un autre crocodile. Les luttes pour le monopole de la reproduction chez les animaux ne se soldent par la mort d’un adversaire qu’en cas d’accident, etc.

   En fait, cette notion de transcendant est constitutive du lien social plus que de l’Humanité en général. On peut imaginer un humain s’affranchir totalement de toute limite, évacuer son « surmoi », ne plus rien respecter. De facto si tous les humains le feraient ce serait la fin du genre humain, de toute civilisation humaine.

   N’empêche qu’un humain le faisant n’en resterait pas moins humain. Alors que reste-t-il pour le distinguer de l’animal ?

   L’être humain, nous pouvons le constater tous les jours, fait des quantités innombrables de choses strictement inutiles d’un point de vue animal !

   J’en viens à me demander si par hasard la caractéristique de l’être humain ne serait-elle pas cette capacité à l’inutilité ? Car voit-on même des dauphins, réputés comme les plus intelligents des mammifères après l’humain, se mettre en rond autour de deux ou trois autres dauphins qui joueraient à un jeu ou à une pièce de théâtre ?

   C’est à mon avis dans ce sens qu’il faudrait creuser la question.

   Par ailleurs l’une des meilleures preuves de cette caractéristique de l’être humain à l’inutilité biologique de la plupart de ses activités est le sexe-plaisir plutôt que le sexe-reproduction. L’humain a des rapports sexuels non à des fins uniquement reproductives mais également à des fins récréatives, mêlées de divers sentiments.

   Paradoxalement l’Église, en édictant le dogme des relations sexuelles à des seules fins reproductives, rabaisse ainsi l’humain à son statut d’animal primitif. À noter par ailleurs que ni dans la Torah, ni dans les Évangiles ou même Épîtres, ni dans le Coran il n’est ordonné à l’être humain de n’avoir des relations sexuelles qu’à des fins reproductives.

   Et les stratégies de sexe-plaisir sans fins reproductives ont existé de tous temps, ne fut-ce que par l’observation des lunaisons en lien avec les menstruations féminines (les règles) afin de déterminer les moments propices à une liaison sans risque de grossesse…

   On pourra me faire la remarque, et je me la fais moi-même, que cette propension aux activités inutiles n’est pas tellement caractéristique de l’humain que cela. Elle est certes caractéristique de l’intelligence : plus une espèce animale est intelligente plus elle se livrera à des activités biologiquement inutiles.

   Ainsi les dauphins jouent, et certains singes notamment asiatiques semblent se livrer à des danses qui ne sont pas dictées par l’utilité d’attirer mâles ou femelles.

   Mais le fait est que l’Humain est le seul être à prendre ces activités inutiles très au sérieux ! Pour preuve le statut social de ceux qui se livrent à des jeux.

   Déjà le professeur de philosophie Jean-Jacques Wunenburger note le rôle prépondérant du jeu dans les sociétés humaines primitives via les jeux sacrés, c’est-à-dire l’ensemble des rites qui entourent les pratiques liturgiques (cf. « Le Sacré » aux éditions PUF Que sais-je ? n°1912) et décrit comment même « athéisés », dirais-je, ces jeux gardent un aspect sacré.

   En effet, combien de délits (pouvant aller jusqu’au meurtre) commis autour de simples matches de football ? Et pour reparler du statut social privilégié de ceux qui accomplissent des jeux face à des spectateurs prenant cela très au sérieux, et bien ce statut est nettement plus élevé que celui qui dans la société remplit des fonctions directement utiles telles celle d’avoir la responsabilité de nourrir les 7 milliards d’individus vivant sur Terre.

   Donc la caractéristique humaine est de faire de l’inutile et, plus encore, d’élever cet inutile au rang de chose extrêmement sérieuse ; plus sérieuse que l’utile même.

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